Pensée critique et évaluation de l'information

Le terme "infodémie", créé par Gunther Eysenbach (début 2000), a été repris par l'OMS pendant la pandémie de COVID-19 pour désigner une surabondance d’informations, marquée par la diffusion délibérée de fausses nouvelles pour nuire aux efforts de santé publique. La désinformation, véritable danger mortel, se propage en ligne de manière virale, notamment via les réseaux sociaux.

Pour y faire face, médias traditionnels et initiatives citoyennes pratiquent le nécessaire fact-checking. Toutefois, celui-ci rencontre deux limites majeures :

• Elles prêchent souvent des convaincus : sans confiance préalable envers les fact-checkers, leur travail est au mieux inefficace, au pire considéré comme politisé et perçu comme un mode de censure.

• Elles ne sont pas à l’échelle du phénomène : déconstruire une fausse information est plus long que la propager (loi de Brandolini), et l’énorme volume de désinformation, amplifié par l'IA générative, submerge les fact-checkers (la saturation est par ailleurs une méthode de décrédibilisation et de neutralisation éprouvée).

D’où l’émergence d’une idée : développer un "vaccin" contre la désinformation, afin de renforcer l’immunité individuelle et collective.

Autrement dit, il s'agit d'exposer les individus à des messages d'inoculation préventive, soit une "dose affaiblie de désinformation", afin de les encourager à développer des "anticorps intellectuels" :

L'engagement actif des individus étant une condition d'efficience, ce sont des ressources interactives et ludiques* qui sont proposées :

Théorie conspirationniste, discrédit, polarisation, émotion, trolling, usurpation d'identité : jouez à développer ces techniques de désinformation... pour mieux les reconnaître et les déjouer dans la vie : 

Site d'inoculation préventive de l'Université de Cambridge : jeux et vidéos d'inoculation